75008, PARIS

Publié le par cee

L'Apoplexie. A ne pas confondre avec l'Apocalypse.

Un morceau : Stool Pigeon. Kid Creole and the coconuts. ( Un des concerts mémorables de la rue du Fg Montmartre, à additionner à ceux de Tom tom club, et Prince ).

Un club bien seizième même s'il est dans le huitième, plein de fifils à papa et de blondes dans mon genre, c'est la période rouge à lèvres blanc nacré...
( C'est l'époque des blousons Montagne et forêt, des jeans délavés à la javel, des tiags, et certaines ceintures western perdurent. )

Une boite de nuit encore plus éphémère que les autres, que j'aurais pu passer à l'as si.

Ce soir là, soit mes copin(e)s sont parti(e)s avant moi, soit je suis passée seule, en fin de soirée ( retour de la rue Fontaine c'est le chemin ), je suis seule quoi qu'il en soit, il est tard, très tard, surtout pour quelqu'un qui travaille, dans quatre heures maximum il faut être à l'agence.

Il y a cette bande de garçons, plus âgés, que je vois souvent, peut-être même tous les soirs, une bande tendance fils de du côté de l'orient, décomplexés du fric, avec toujours pléthore de bouteilles, de filles, de frime globale.

Assez sexys.

Mon fiancé est à l'armée.

Quand ce ( grand ) type de la bande ( que je vois souvent ) me propose de me ramener chez moi, nous sommes à l'angle de la rue François premier, il a une voiture épouvantablement tacky, une voiture décapotable blanche, genre Jeep, neuve. Ca ne se refuse pas, surtout quand il n'y a pas de taxi. Surtout après une ultime tournée de.

Pendant le trajet je paie très cher la tournée de. Mais je survis. Je sens bien que mon généreux raccompagnateur apprécierait moyennement que je ne refasse la déco des sièges en cuir blanc.

La suite est blanche comme la voiture, en langue de métaphore on appelle ça une ellipse.

J'émerge d'une sorte de coma ( éthylique ) parce qu'il se passe quelque-chose d'anormal, de dangereux, bien que je sois sur mon lit, dans ma chambre, dans le très grand appartement que j'habite à l'époque. Il se passe effectivement quelque-chose d'aussi anormal que dangereux. Le type qui m'a raccompagnée est sur moi. Mon buste est dénudé et le type est entrain de s'attaquer à mes seins, et il défait ma ceinture avec la main qui lui reste.

Je pousse un hurlement que personne ne risque d'entendre.

Le type, qui est grand, force un peu, beaucoup.

Avec cette énergie sortie de nulle part que n'ont pas les filles à qui ont fourre aujourd'hui du GHB, avec cette énergie que seule la perspective de se faire violer ( chez soi, en prime ) peut procurer malgré l'alcool et la différence de taille et de poids, je saisis ce qui sort du jean ouvert du type, bien que sa boucle de ceinture appuyée contre le haut de ma cuisse me fasse dramatiquement mal, je saisis ce qui dépasse le serre de tout ce que je peux de tout ce qu'il me reste démultiplié par la peur, et je hurle.

J'entends encore le bruit de la porte se refermer derrière lui et le son de ses bottes dans l'escalier. 

Je me revois déposer mes tripes en tremblant dans la foulée.

Je ne l'ai jamais re-croisé. Ni lui ni sa bande qui tournait pourtant dans les mêmes circuits.
Je ne suis jamais retournée à L'Apoplexie.









 
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